« Y a embrouille »
Dans la rue, devant les collèges et les lycées, sur les réseaux sociaux, jusque dans les procès-verbaux tapés par les policiers, une expression revient souvent : « Y a embrouille ! » Tandis que la presse et les décideurs préfèrent parler de « rixe », à quoi fait référence cette expression ? Une bagarre de rue ? Une joute verbale ? Un conflit sans grande importance ? Malgré son apparente omniprésence, l'embrouille de cités semble difficile à définir et à cerner.
Certains diront qu'elle est l'arbre qui cache la forêt d'une violence en pleine recrudescence, d'autres l'utiliseront comme argumentaire politique pour mépriser les minorités et les pauvres. Mais l'embrouille est bien plus que ça. Phénomène très ancien et en constante mutation, celle-ci permet d'exprimer sa loyauté, son identité sociale, une quête de respectabilité dans un contexte d'échec : « Je m'embrouille donc je suis. »
Marwan Mohammed propose un essai à la rencontre du terrain, de ses protagonistes et intervenants locaux pour réfléchir à des stratégies d'action, au-delà de l'éternel schéma violence-répression.