Je m'appelle Gabriel El Chatawi, j'ai 20 ans.
Et c'est la peur au ventre que je vous écris.
Partis en vacances à Tyr, au sud du Liban, ma mère, mon père, ma soeur et mon
frère sont aujourd'hui retenus sur place, sous les bombes de l'armée israélienne.
Réfugiés dans le quartier chrétien, ils n'ont à ce jour aucun espoir d'être évacués.
Mon frère, hémophile, est en grave danger car il n'a aucun moyen de se procurer
les médicaments nécessaires à sa condition. Même mon père, rompu à la guerre,
n'aurait pu prévoir une situation aussi chaotique. Je compte les heures et les
minutes dans l'attente de nouvelles de leur part.
Ma famille est française et mérite la protection de son pays. La République ne peut
abandonner des membres de sa communauté à l'arbitraire et à l'horreur de la guerre.