« Nous n'imaginons Yves Brayer qu'au soleil, [...] dans la chronologie des Rome successives, celle de Poussin, celle d'Hubert Robert, celle de David, celle de Granet, celle de Corot, celle de Léopold Robert, il y aura désormais une Rome de Brayer., rapide, pressée, pittoresque, magnifique... » (Louis Gillet, critique d'art, 1938).
Premier grand prix de Rome de peinture en 1930, Yves Brayer passe alors trois ans et demi à la Villa Médicis. Ces années romaines se révèlent décisives dans la carrière de l'artiste. Son tempérament le conduit à délaisser la copie pour s'immerger dans la vie bouillonnante de la capitale. Une moisson d'images, huiles, gouaches, aquarelles, dessins et monotypes, qui racontent au plus près la vie si particulière de la Rome fasciste, une ville en pleine mutation, traversée par les robes rouges des séminaristes et les ombres inquiétantes de la milice.
Immense artiste, grand voyageur et travailleur infatigable, Brayer fut reconnu de son vivant comme l'un des grands noms de l'art du XXe siècle. Sa carrière, jalonnée de multiples expositions et couronnée de nombreuses récompenses, l'amène à la présidence du Salon d'automne et à la direction, durant plus de dix ans, du musée Marmottan. Il est élu membre de l'Académie des beaux-arts en 1957.