Le treizième tome de l'Histoire naturelle, générale et particulière, le dixième de la série consacrée aux quadrupèdes, paraît en 1765. Gomme le précédent, il s'ouvre par un remarquable texte de synthèse, la seconde « Vue de la Nature », dans laquelle Buffon récapitule dans un style brillant quelques-unes de ses principales idées scientifiques, notamment sur les notions d'espèce et d'équilibre de la nature, tout en introduisant quelques innovations audacieuses, par exemple au sujet de l'origine des affinités chimiques.
Le reste du volume, abondamment illustré, traite d'espèces animales diverses, principalement exotiques, souvent mal connues au XVIIIe siècle (girafe, lama), voire totalement nouvelles, au point que Buffon se voit contraint l'introduire plusieurs néologismes pour les nommer, comme le « tarsier », le « coquallin » ou l'« ocelot ». Le tome se termine par un long chapitre sur des animaux aquatiques (phoques, lamantins...), qui forment selon Buffon une sorte de lien entre les quadrupèdes et les cétacés, démentant les classifications arbitraires des systématiciens.