En 1766, paraît le quatorzième tome de l'Histoire naturelle, générale et particulière, le onzième et avant-dernier de la série consacrée aux quadrupèdes. Buffon et Daubenton y traitent des singes de l'Ancien Monde, dont ils proposent une nouvelle classification et dont ils décrivent plusieurs espèces inédites ou encore mal connues, comme le « douc » ou le « talapoin ». L'ensemble est, comme toujours, richement illustré.
Mais ce volume contient aussi deux chapitres généraux qui comptent parmi les plus importants de l'Histoire naturelle : la « Nomenclature des singes » et « De la dégénération des animaux » . Buffon y approfondit plusieurs des thèmes capitaux qu il développe depuis 1749, notamment la question de la différence entre l'homme et l'animal, la définition de l'espèce, l'ordre du vivant et l'aptitude de l'esprit humain à le connaître. Sans renier ses premières idées, il tend à reconnaître aux êtres vivants une plus grande capacité à se transformer au fil des générations et ouvre la voie à une vision historique de la nature.