De 1797 à 1877 une famille de petite noblesse boulonnaise, aux prises avec les guerres et les révolutions, les mutations économiques et culturelles, passe d'un royalisme engagé à un républicanisme incertain. Dans cette famille, Rose-Gabrielle est devenue un personnage quasi-légendaire : fidèle aux amours de ses quatorze ans et toujours infidèle, en proie au doute amoureux, politique et métaphysique, elle parcourt dans le vent les chemins et les grèves et, partageant avec ses amis, serviteurs et parents, boulonnais et vaudois, ses joies et ses tourments, elle lutte pour l'indépendance de ses idées et de son corps.
Est-ce un roman historique ? Pas tout à fait car cette femme pourrait avoir vécu en d'autres temps sa vie lisse et déchirée, où les énigmes s'accumulent : pourquoi ce guet-apens dans les dunes ? Qui est mort à l'automne 1797 ? Qui fut le premier amant de Rose-Gabrielle et qui fut le dernier ? Qui était donc l'Américain de 1823 ? Pourquoi l'homme assassiné au Point-du-Jour fut-il défiguré ? Aurélien a-t-il cherché la mort en Algérie en 1836 ? Pourquoi Catherine la Communarde fuyait-elle Laurent en 1871 ?
Ecrit dans un style qui varie comme le siècle, ce roman est en fin de compte un roman d'amours impossibles et de sacrifices absurdes, un roman, certes, un peu historique, un peu policier, un peu psychologique, mais qu'est-ce qu'un roman aujourd'hui ?