Ce second volume de la correspondance d'Eugène Sue couvre les années 1841-1845 au cours desquelles paraissent trois de ses oeuvres majeures : Mathilde, Les Mystères de Paris et Le Juif errant. Trois romans qui bouleversent sa vie personnelle et révolutionnent le monde littéraire.
En l'espace de quelques mois, le dandy cynique des années 1830 devient romancier engagé. Tout en captivant l'aristocrate, le bourgeois et l'ouvrier, Les Mystères de Paris deviennent peu à peu
une tribune dans laquelle Eugène Sue dénonce les injustices sociales. Un dialogue instauré entre l'auteur et ses lecteurs de tous
horizons alimente constamment les revendications portées par le roman. Il en va de même pour Le Juif errant, publié peu après.
Dès la parution de Mathilde dans La Presse, le roman-feuilleton entre dans une nouvelle ère : celle du roman de longue haleine : aux prolongements inattendus. Le feuilleton-roman qui publie un roman en tranches quotidiennes, laisse la place au român-feuïlleton sur la longueur duquel l'abonné peut désormais influer.
La correspondance d'Eugène Sue rend compte de cette mutation. Elle témoigne également du dialogue permanent de l'auteur avec ses lecteurs et se fait l'écho du retentissement extraordinaire que connurent Les Mystères de Paris et Le Juif errant.
Au fil des lettres et des documents qui y sont joints, c'est tout un pan de l'histoire de l'édition littéraire et des idées sociales qui se dévoile.