19 février 1803 : l'Acte de Médiation recrée la Suisse
Le samedi 19 février 1803, au palais des Tuileries à Paris, Napoléon Bonaparte signe l'une de ses plus belles oeuvres : l'« Acte de Médiation entre les partis qui divisent la Suisse ». Le document, qui met fin à une guerre civile, est revêtu de dix-sept contresignatures, dont celles de Talleyrand, ministre des Relations extérieures, de quatre sénateurs commissaires français et de dix députés suisses, en tête desquels Louis d'Affry, qui, quelques instants auparavant, a été nommé landamman de la Confédération par le médiateur en personne.
Par « Acte de Médiation » ou « Médiation », on désigne aussi par extension le régime politique de la « Confédération des XIX Cantons » né de cette conciliation parisienne, entre 1803 et 1813. Après la brève expérience de la République helvétique, celui-ci marque un retour au fédéralisme, mais de manière plus égalitaire que sous l'Ancien Régime, avec la création de six cantons : Argovie, Grisons, Saint-Gall, Tessin, Thurgovie et Vaud. Par leur poids collectif, ces nouveaux venus vont jouer un rôle de premier plan dans une Suisse qui vivra en paix au coeur d'une Europe en guerre.