Georg Kaiser partait de ce principe : au début était l'énergie. L'énergie, selon lui, déterminerait tout. La parole de l'évangile «au début était le verbe», Kaiser la remplaçait par une catégorie de la physique. Il s'opposait également à la conception faustienne de Goethe : au début était l'action. Ainsi le drame pour Georg Kaiser était devenu une possibilité de bloquer et d'éjecter de l'énergie. L'ingénieur dramatique remplaçait le génie poétique à l'époque que Brecht appelait l'ère scientifique.
Pour Kaiser le «renouvellement» de l'homme, si caractéristique de l'expressionnisme allemand, était le but de son écriture. Or l'écriture n'était qu'un des moyens, certes le plus important, pour atteindre ce but. Car «la plus grande œuvre de l'artiste ne peut être que sa propre vie», écrivit-il, peu de temps avant de mourir dans un hôpital en Suisse où il avait trouvé refuge durant la guerre.