Alliant son grand talent de poète à une sensibilité de
peintre, et puisant toujours son inspiration dans l'expérience
de la nature, Buson (1716-1783) atteint dans ses haiku une
liberté d'expression et un lyrisme rarement égalés. Vers la fin
de sa vie, l'illustre peintre-poète se consacre exclusivement à
la poésie. Il enseigne alors à ses élèves la nécessité d'étudier
respectueusement les oeuvres du passé afin que se perpétue
l'idéal des grands maîtres. Pour lui, il n'est de vraie poésie
que dans une symbiose harmonieuse de soi avec le monde ;
le poète ne peut atteindre aux sommets du lyrisme qu'à
partir d'une sensibilité authentique et un sentiment profond
de la fugacité du temps.