À la recherche de la société civile en Syrie
Un printemps à Alep
Le parcours de Farès Egho est emblématique à plus d'un titre. Après avoir grandi dans le souvenir traumatisant du génocide assyrien, il n'a pratiquement connu que le régime dictatorial du parti Baas. Son aspiration à davantage de reconnaissance et de liberté a conduit son parcours professionnel puis philosophique et politique. Il fut un des acteurs les plus engagés dans le « printemps d'Alep » qui, après l'arrivée au pouvoir de Bachar al-Hassad fut un temps de fraternité entre tous les opposants au régime. Mais la Syrie était un enjeu stratégique pour les puissances régionales voisines. L'aveuglement des dirigeants baasistes, l'alliance de certains opposants ambitieux avec les tenants d'un islam archaïque et la militarisation d'une partie de l'opposition avec des soutiens étrangers ont abouti au chaos qui a vidé une grande partie du pays. Défenseur assidu d'une ligne pacifique et progressive vers la démocratie, Farès Egho s'est retrouvé à devoir quitter sa chère ville d'Alep et son pays.