À travers la sibérie orientale
- [...] La vodka est sur ma table. Toute personne qui entre ici se dirige directement vers elle...
- Et vous. Ivan Ivanovitch ?
- Moi aussi : personne ne boit sans moi. On grignote à la fortune du pot - du caviar, de la ventrêche de nelma. des harengs... Voyez-vous, nous avons toujours ici nos propres mets et ceux venus d'ailleurs, en deçà de l'Oural... Eh bien voilà, on grignote et on boit. C'est comme ça qu'on fait des affaires. Il arrive aussi que le docteur Dobrotvorski vienne ici : il n'est pas bête au point fie refuser un petit verre de vodka, mais lace à moi il ne fait pas le poids ! Au douzième ça fait beaucoup pour lui. beaucoup oui, et au quinzième il prend du retard : moi, je continue. Ensuite, on va déjeuner chez l'un ou chez l'autre, et il y a de nouveau de la vodka...
- Vous arrivez à un total de combien de verres par jour, Ivan Ivanovitch ? lui ai-je demandé, les yeux largement écarquillés.
- Oh, une trentaine, une quarantaine. Vous savez, après le déjeuner, il y a le dîner, donc encore de la vodka ! Et en une journée, ça s'accumule...