Albert Cohen, dit Berto, Bulgare exilé en Israël, rentre dans sa ville natale de Plovdiv le temps d'un colloque. Et c'est soudain tout le monde bigarré, cosmopolite et chaotique de son enfance qui lui revient en mémoire. Son grand-père Abraham, maître ferblantier, ivrogne invétéré, philosophe à sa manière et affabulateur de génie, est la figure de proue de ces souvenirs.
Angel Wagenstein oscille ici entre évocation nostalgique d'une Bulgarie révolue et description cruelle d'un pays miné par la corruption. Mais Abraham le Poivrot est avant tout une ode drôle et délicate à ces Balkans d'un autre temps où les religions et les peuples se côtoyaient pour le meilleur et pour le pire, où les langues et les cultures s'entremêlaient, s'influençaient, où le lieu dans lequel on vit était plus important que celui d'où l'on vient.
Abraham le poivrot, loin de Tolède est, après Le Pentateuque ou les cinq livres d'Isaac, le deuxième volet de la trilogie d'Angel Wagenstein sur le destin des Juifs d'Europe.