Né dans le dernier quart du XIe siècle, Adélard de Bath est de ces lettrés anglais formés aux arts libéraux en France. Dans ses premiers textes de philosophie naturelle et de cosmologie, il remet en cause le legs de ses maîtres, puis décide de poursuivre sa formation en Italie du Sud. Grâce aux réseaux des rois normands d'Angleterre, il part soudainement pour la Syrie peu après la première croisade et s'initie plusieurs années sur place à la langue arabe. À son retour, il traduit des sources venues du monde musulman d'une grande complexité, à la fois en astronomie et en mathématique, il en domine les enjeux scientifiques, et va jusqu'à se passionner pour l'astrologie et la magie. Il devient ainsi l'un des initiateurs du grand mouvement de traduction des textes scientifiques depuis l'arabe vers le latin, se faisant le défenseur d'une méthode de critique comparée entre univers culturels, tandis que d'autres choisissent l'affrontement armé.