Constamment revient le stéréotype d’une Afrique dépourvue d’histoire, d’écriture, de capacité de développement, absente des grands mouvements économiques et technologiques de la globalisation en cours. À rebours d’une telle image négative, ce livre s’emploie à mettre en avant les multiples présences de l’Afrique, à commencer par celle qui en a fait, en de nombreux domaines, une composante de premier plan de la fabrication de la modernité occidentale. Revisitant ainsi un demi-millénaire d’histoire tourmentée avec l’Europe, en particulier les entreprises coloniales de la fin du XIXe siècle, il montre en quoi cette modernité fut largement interculturelle et comment l’Afrique, par le fait de ne pas avoir subi passivement la domination européenne, a inventé très vite la sienne et participé à de grands courants d’idées internationaux tels que le tiers-mondisme et le panafricanisme. Revenant également sur la période récente, faite à la fois de crises et de violences en tout genre, des intérêts que lui manifestent désormais d’autres puissances que celles qui l’ont colonisée et de dynamismes économiques, démographiques, religieux et artistiques, ce livre fait découvrir une Afrique singulièrement baroque, bien plus en phase que l’on ne croit avec son époque et les turbulences du monde.