« C'est dommage qu'après tant d'années, Dragon Ball s'arrête. Non, je plaisante. Je suis positivement ravi. » Qui a bien pu prononcer une phrase pareille, et ironiser sur la fin d'une saga aussi populaire ? Une figure politique dans une énième saillie anti-anime ? Le directeur d'une maison d'édition franco-belge ravi de voir porté un coup à la concurrence ? Non, l'auteur, Akira Toriyama lui-même !
Le dessinateur au masque à gaz a toujours entretenu avec son oeuvre des rapports complexes, presque conflictuels. Ce mangaka si timide et mystérieux se reconnaissait-il dans ce spectaculaire space opera au succès planétaire ? Pas vraiment. Mais, en partie malgré lui, il s'est retrouvé embarqué pour plusieurs décennies de kung-fu, de créatures loufoques et de superpouvoirs, jusqu'à Dragon Ball Super : Broly, condensé inouï de grand spectacle très loin de ses centres d'intérêt.
Raconter l'histoire d'Akira Toriyama, c'est plonger dans la partie obscure de la genèse des aventures de Goku. C'est comprendre comment, à force de désaccords avec son éditeur, le prolifique auteur a donné naissance à un raz-de-marée commercial sans pareil. Ou comment un enfant têtu, qui ne se destinait à rien, est devenu le père de personnages emblématiques, désormais des figures incontournables de la culture populaire.