Beaucoup de fils ont écrit sur leur mère, sur l'amour ou
bien la haine qu'ils se portaient mutuellement. Ce que
j'entreprends est différent. Je me suis mis à envisager la
mienne non comme ma mère, mais comme un personnage
de roman. Une femme dont la vie fut riche, imprévue,
mouvementée, dramatique. Un être humain ni plus
ni moins mystérieux que tous ceux que nous croyons
connaître. Quelqu'un qui vous inspire l'envie de dessiner
un portrait et le plaisir de raconter une histoire.
On trouvera peut-être ici une clé pour certains de mes
romans, comme Le Palais d'Hiver ou Ciné-roman. Ici, la
mère est peinte dans sa vérité, même s'il reste beaucoup
à supposer, à imaginer, à inventer sur ce personnage
toujours double : la mère et une inconnue.
R. G.