De livre en livre, Pascal Leclercq s'est attaché à construire un monde à la fois drôle et inquiétant, peuplé de personnages qui apparaissent comme autant de variations autour d'un moi sans cesse réinterrogé.
Animaux noirs s'inscrit ainsi dans le prolongement d'Un bâton, recueil qui déjà mettait en oeuvre la collaboration avec le peintre Jac Vitali. La poésie se fait ici profuse, sorte de prose viciée de l'intérieur, qui remue le terreau de la langue, creuse, s'ingénie à brouiller les pistes. Le travail pictural de Jac Vitali, quant à lui, ne se contente pas d'accompagner les poèmes : il s'en approprie les détours, les dédales, invente une architecture singulière qui explore le contraste entre fixité radicale et voyage onirique.
Textes et peintures s'assignent ici un même but : traquer, à travers la matière qui leur est propre, les fantômes et les animaux noirs.