Anish Kapoor, né en Inde en 1954, vit à Londres depuis 1973. Son oeuvre, découverte par le public français lors de la manifestation Monumenta au Grand-Palais en 2011, est souvent interprétée en termes psychanalytiques, en référence à la philosophie du sublime, à l'expressionisme abstrait ou au minimalisme, c'est-à-dire selon des schèmes occidentaux. S'appuyant sur une connaissance approfondie des philosophies considérées, sur des propos inédits de l'artiste et sur des interviews de spectateurs, l'ouvrage de Christine Vial Kayser en explore une dimension inexplorée : son rapport à la philosophie indienne, au tantrisme, au bouddhisme, au judaïsme et à la psychanalyse jungienne. Ces questions longtemps éludées par l'artiste qui se méfie de toute interprétation exotique, superficielle et réductrice, paraissent centrales pour comprendre cette oeuvre déroutante.

Anish Kapoor affirme le caractère spirituel de ses oeuvres, un terme qu'il distingue du religieux et du sacré et qu'il désigne comme le questionnement sur « l'origine de la vie », lequel est, selon lui, la fonction même de l'art. Cette affirmation situe son travail dans une généalogie de l'art moderne et contemporain dont ce texte analyse les présupposés sotériologiques.

Les modalités de sa réception dans le contexte du musée ou de la galerie d'art moderne sont également décryptées, les mécanismes innés (phénoménologiques, neurologiques et psychologiques) ou culturels, qui permettent au spectateur occidental de déchiffrer l'impression de mystère qui s'en dégage, mis à jour.

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