Anita traduit de l'espagnol (Argentine) par Nelly Lhermillier
1839, le jeune José Garibaldi est en Amérique du Sud, condamné à mort en Italie pour avoir participé à la révolution de Mazzini. Au Brésil, il s'engage dans une autre révolution, celle des « farrapos », les pouilleux. Marin, il devient corsaire. Lorsqu'il rentre victorieux dans la ville de Laguna, il prend sa longue-vue pour observer une femme qui se tient à la fenêtre d'une cabane de pêcheurs. Elle est jeune, robuste et brune. Il descend de son bateau et va vers elle...
Anita le suivra dans des batailles navales, à cheval dans la sierra aux abîmes vertigineux, risquera sa vie pour lui et pour la cause, femme de guerre plus à l'aise dans les actions héroïques que dans son rôle d'épouse et de mère. Ella mourra sur la côte adriatique, dix ans plus tard, fuyant le siège de Rome. Un de ses bras s'élèvera du sable où elle fut ensevelie à la hâte, comme si l'amazone voulait encore remonter sur selle. Garibaldi, inconsolable, racontera l'histoire à une autre héroïne : Manuela Saenz, qui fut la compagne de Bolivar.
Le nom d'Anita est resté lui aussi enseveli, comme un vague souvenir à côté de la légende immense du condottiere à la chemise rouge qui unifia l'Italie. Ce roman historique écrit avec brio inverse le point de vue : il raconte l'amour et l'aventure, à travers le regard aimant et critique d'une métisse du Sud, porté sur un Européen courageux et rêveur.