Annie Girardot, l'actrice française la plus aimée des Française, vient de nous quitter le 27 février 2011..
La biographie d'Agnès Grossman retrace pour la première fois la la vie dramatique et bouleversante d'une immense comédienne.
En 1996, Annie Girardot a reçu le César du meilleur second rôle féminin pour sa prestation dans Les Misérables de Claude Lelouch. Quand elle est venue chercher son prix, elle n'a pu retenir son chagrin, l'émotion était trop forte, des larmes plein les yeux, elle s'est adressée à l'assistance : "Cela fait tellement longtemps... Je ne sais pas si j'ai manqué au cinéma français, mais à moi le cinéma français a manqué, follement, éperdument, douloureusement..." La star déchue et oubliée retrouvait sa couronne, mais pour un second rôle, elle qui en avait tellement joué de premiers : Rocco et ses frères, Mourir d'aimer, Les Novices, L'Amour en question, Vivre pour vivre, La Clef sous la porte, Docteur Françoise Gailland (César du meilleur premier rôle féminin), Tendre Poulet, Partir Revenir...
Ce soir là, Annie Girardot a une nouvelle fois démontré qu'elle était une grande actrice mais aussi une femme qui n'a pas peur de dire les choses ni de se montrer défaite.
Elevée sans père (elle ne l'a jamais connu) dans un orphelinat par une mère sage-femme, elle évolue dans un monde où les enfants sont abandonnés et les femmes seules. Sa mère décide très tôt qu'Annie sera comédienne, croyant fermement à la prophétie d'une cartomancienne. En 1949, Annie s'inscrit au conservatoire. Elle est reçue brillamment à la Comédie Française quelques années plus tard. Condamnée à des rôles de soubrettes, elle part pour tenter sa chance au cinéma, ses rencontres avec Jean Cocteau puis Visconti sont déterminantes. En 1960, Rocco et ses frères annonce le début d'une grande carrière.
Véritable incarnation de la femme libérée des années 70, Annie Girardot a subi, paradoxalement, toute sa vie durant, la violence des hommes qu'elle a aimé. Elle qui excellait dans les rôles comiques a vécu une tragédie permanente, jusqu'à finir ses jours en ayant perdu tous ces souvenirs, les bons comme les mauvais.
Agnès Grossmann, avec simplicité et émotion, nous entraîne à la découverte d'une femme hors du commun, attachante et surtout profondément humaine.