La Correspondance Alexandre Vialatte - Henri Pourrat est un ensemble épistolaire quasi inédit de plus de mille lettres qu'échangèrent entre 1916 et 1959, Alexandre Vialatte (1901-1971) et Henri Pourrat (1887-1959).
Ont déjà été publiés, aux Presses Universitaires Blaise Pascal, les volumes suivants :
À cet ensemble vont succéder deux nouveaux volumes, intitulés Les Temps noirs I (1939-1942) et Les Temps noirs II (1942-1946) qui ont pour arrière-plan des périodes dramatiques : guerre, occupation, libération et épuration. Ils offrent donc un appareil critique important, qui restitue le contexte historique et apporte un éclairage nouveau sur les deux écrivains. Les Temps noirs I, présentés ici, offrent d'abord des images de la guerre de 1939-1940. Pourrat, déjà quinquagénaire, demeure à Ambert et poursuit avec constance ses travaux sur la paysannerie, tandis que Vialatte, mobilisé dans l'armée d'Alsace comme « conducteur du train hippomobile », subit la drôle de guerre, puis la débâcle et la captivité, épreuves qui provoquent en lui une grave dépression nerveuse. Puis en 1941, les deux épistoliers sont de nouveau géographiquement proches. Vialatte se retrouve à Vichy, où sa femme Hélène est en poste. Il peine à retrouver son équilibre malgré les contacts divers qu'il noue avec le milieu des journalistes qui travaillent dans l'entourage du maréchal Pétain. Après des articles pour le journal Le Petit Dauphinois et une collaboration à Visages de l'Auvergne, ouvrage dirigé par Pourrat, il accomplit enfin l'indispensable catharsis qui lui rend le goût de l'écriture, en composant en quelques semaines (août-septembre 1942), Le Fidèle Berger, magnifique roman de la guerre et de la folie.
Pourrat, qui s'efforce de l'aider, poursuit ses travaux à Ambert. Ayant fait allégeance au Maréchal Pétain dès octobre 1940, il s'investit dans l'action sociale comme « délégué » du Secours national et dans l'action culturelle, tout en publiant plusieurs ouvrages révélateurs de ses choix idéologiques comme L'Homme à la bêche, Le Chef français, Vent de mars (prix Concourt 1941) ou Le Blé de Noël.
Les lettres des Temps noirs I apportent ainsi un témoignage précieux sur la première période du Régime de Vichy.