Entendons ce titre dans une double acception : si l'on veut que
les enfants qui en ont besoin acquièrent la langue orale à l'école, il
faut que les adultes qui les accompagnent (enseignent) apprennent
eux-mêmes à écouter, puis à parler, en retour de ce qu'ils auront
entendu. Ecouter notre propre écoute, entendre notre propre parole,
pour mieux écouter et entendre la parole de l'enfant, c'est ce à quoi
nous serons guidés tout au long de nombreux exemples dans lesquels
les deux auteurs fondent leur pensée et leurs propositions.
Loin d'être d'abord une question technique, cette question de l'apprentissage
de la langue est avant tout une question de position :
dans la relation adulte-enfant, dans le rapport maître-élève, dans les
enjeux socio-identitaires inconscients.
Sylvie Petit et Christian Laroche nous mènent à la découverte
de cette complexité, au rythme de leur pratique (dix ans en
Z.E.P. puis en R.E.P.), enrichie de leurs lectures théoriques (pédagogiques,
psychanalytiques, sociologiques) et de leurs réflexions.
Un ouvrage où se mêlent sans cesse théorie et pratique et dans
lequel les enseignant(e)s de la maternelle au secondaire, les personnels
travaillant avec les enfants, mais aussi les parents, pourront
puiser un puissant matériau d'action et de pensée, une forte incitation
à la réflexion personnelle.