En questionnant les conceptions implicites des langues et
de la culture qui sont aujourd'hui de mise, cet essai souligne
les limites des théories de la communication et de la cognition
qui entendent se partager sans reste l'enseignement et
la recherche.
De l'école à l'université, la même idéologie managériale
restreint en effet le contenu des disciplines au profit
d'activités diverses, remplace les connaissances par des
«compétences» et multiplie les évaluations concurrentielles,
comme si l'éducation n'était qu'une préparation à
l'emploi et l'homme une «ressource» humaine.
Mais la société ne se réduit pas à l'économie : une autre
conception de la culture se dessine avec la richesse de
l'enseignement des langues et la diversité des sciences
sociales. Afin d'empêcher l'idéologie managériale et les
intérêts privés de contrôler l'éducation, un projet ambitieux
doit promouvoir une conception cosmopolitique de
la connaissance. Pour cela, il peut s'appuyer sur la diversité
des cultures, des langues et des oeuvres.