«Architecte des glaces - ma vocation n'était pas de bâtir une œuvre, mais son contraire... Construire en glace, c'est édifier pour que rien ne reste. Construire en moins. Faire voir avec l'absence de la chose. Une espèce de...»
C'est ainsi que Yaakov Lévinsky, la dernière nuit qu'il lui reste à vivre (la scène se passe à Szczebrzeszyn, en Pologne, en décembre 1942), définit son art singulier et le sens de sa quête.
Le récit, plein de rebondissements, nous conduit de la cour des tsars au Berlin du IIIe Reich, de Zurich à l'époque de la fondation du mouvement Dada à la Russie de Lénine, et des icebergs du pôle Nord aux déserts du Nouveau Monde où pour Louis B. Mayer, le magnat de la MGM, notre architecte reconstruira - en glace, toujours ! - la tour de Babel à Leadville, Colorado.
Joyeux sur fond de gravité, rapide et incisif comme un discret défi lancé à la face du plus lourd des siècles, ce roman aux allures d'autobiographie fictive est aussi, à sa manière, un conte philosophique de notre temps.