Le conflit entre Armagnacs et Bourguignons,
qui revêt d'abord la forme d'une querelle
entre les deux princes les plus puissants de la cour
de France et dégénère ensuite en une guerre
civile, paraît difficilement compréhensible. Ses
motifs semblent obscurs. Son déroulement est
souvent masqué par les péripéties de la guerre de
Cent Ans.
En fait, ces événements constituent les signes extérieurs
d'une des crises les plus profondes que
l'Etat monarchique ait eu à surmonter au Moyen
Age. Ce sont deux conceptions de l'Etat qui s'affrontent.
Le royaume de France tout entier se
partage en deux camps. Le personnage même
de Jeanne d'Arc ne peut être évoqué en dehors
de ce contexte de guerre civile dans lequel notre
«héroïne nationale» a grandi et s'est forgé ses
propres convictions.
Bertrand Schnerb montre de manière saisissante
ce qu'est une guerre à la fin du Moyen Age. L'ensemble
constitue un tableau très éloquent de la
France au début du XVe siècle.