Robert Brasillach était aussi un journaliste. Il a publié des articles de nature politique et critique dans un très grand nombre de revues et de journaux. Sa collaboration à l'hebdomadaire Je suis partout, qui deviendra l'organe du fascisme français, commença à partir du 28 novembre 1931.
En bon disciple de Charles Maurras, chef de l'Action française, Brasillach journaliste prône le pacifisme au cours des années 1930. Son engagement en faveur du fascisme français date des émeutes du 6 février 1934.
Dès 1937, les articles de Brasillach, rédacteur en chef de Je suis partout, déjà polémiques à l'époque du Front populaire, deviennent de plus en plus virulents, antirépublicains et pro-allemands, ce qui finit par le brouiller avec Maurras, son ancien maître à penser.
La débâcle de mai - juin 1940 fut un traumatisme pour lui. Prisonnier de guerre en Allemagne jusqu'en mars 1941, il rentrera en France pour reprendre son poste à Je suis partout. Il s'engagera dans la voie de la collaboration, mais démissionnera pourtant en août 1943, à la suite d'un différend idéologique avec les « ultras » de l'équipe.
Les articles reproduits dans ce livre dénoncent la République, de Gaulle, les Alliés, les Juifs et les francs-maçons. Ils plaident aussi pour le retour rapide des prisonniers de guerre, la formation de la jeunesse et un fascisme français semblable aux fascismes européens. Par ailleurs, une admiration et, même, une sympathie pour les Allemands se font de plus en plus sentir à mesure que ces derniers commencent à perdre la guerre.
Cette anthologie d'articles parus de 1941 à 1943 éclaire l'itinéraire tragique d'un des plus talentueux écrivains français qui, tout en se trompant sur certains enjeux politiques, resta sincèrement et essentiellement un patriote.
Robert Brasillach (1909-1945)