Situé à proximité du centre-ville de Marseille, le parc Bellevue a été
construit en 1957 dans une logique de progrès social et de modernisation
de l'habitat urbain. Les années passent, les populations se succédent et la
copropriété devient synonyme de ghetto et d'exclusion. Au cours des
années 1990, ce vaste ensemble d'immeubles accueillant alors près de
5000 habitants est qualifié de cité la plus insalubre d'Europe, plaque
tournante de tous les trafics dans la ville phocéenne. Un plan de
sauvegarde est lancé et les réhabilitations se succèdent ; le 143 change
de visage mais sa réputation demeure. Pourtant, l'évolution du parc
Bellevue ne se résume pas à une succession de faits-divers ayant défrayé
la chronique et illustrant le mal-être des grands ensembles. Si l'on prend la
peine de sonder les murs et d'écouter les gens, c'est une histoire dense et
captivante qui se dévoile.
À l'issue d'un travail d'enquête mené sur le terrain pendant plusieurs mois,
Marie d'Hombres et Blandine Scherer nous livrent un récit singulier et
exemplaire qui permet de dépasser les clichés, d'aborder les questions de
l'habitat populaire et de la réhabilitation urbaine dans leur complexité.