Il est banal de dire que le rapport de l'élève au savoir mathématique est bien souvent vécu difficilement, au point que l'on fait jouer un rôle de sélection à cette discipline.
Est-ce à dire pour autant que les processus cognitifs mis en oeuvre dans l'apprentissage mathématique sont épuisés par les modèles scolaires dominants : ne négligerait-on pas les démarches très personnelles et très intimes (démarches auto-référencées, au profit de celles qui ne s'intéressent qu'à la résolution des problèmes déjà posés ? Et si le bonheur en mathématiques naissait aussi de l'émergence, souvent laborieuse, de problèmes dans l'esprit des personnes ? Voilà qui enrichirait les savoirs mathématiques de l'approche complexe et autonome.
Inscrivant délibérément l'ouvrage dans le courant des sciences de la cognition, l'auteur souligne le caractère éminemment paradoxal des mathématiques traduisant, de ce fait, des points d'incomplétude entre bonheur et malheur, tant pour les enseignants que pour les élèves. Il s'efforce de fonder, à l'instar des démarches de résolution de problèmes, celle de problématisation comme autre chemin à l'assomption du bonheur en mathématiques. Ce qui ne saurait négliger la fonction pragmatique de l'apprentissage.
Les modélisations systémiques qu'il propose cherchent à montrer le dessein d'un système pédagogique qui intègre les démarches de construction de problèmes, et à comprendre les stratégies d'apprentissage développées par les élèves de brevet professionnel, engagés dans de telles démarches.
Au-delà des exemples puisés dans le champ des enseignements mathématiques, ce livre s'adresse à toute personne désireuse d'explorer un autrement pédagogique.