Les photographies de Raphaël Salzedo témoignent de sa longue fascination pour les stupéfiants « tableaux » inscrits dans les pierres par les longs processus géologiques, pour cette « écriture des pierres » si bien dite en son temps par Roger Caillois.
Calcaires de Toscane, agates, septarias, marbres à dendrites, grès de l'Utah, jaspes de l'Aveyron... : avec le seul concours de la lumière, Raphaël Salzedo fait parler les silencieux motifs colorés magnifiés par la scie du tailleur de pierre. Au lecteur d'exercer sur les failles, fissures, éclats, cristaux offerts à sa contemplation sa liberté de projeter des figures ou, plus simplement, sa faculté ou puissance d'admirer.
Dans son essai De l'expressivité des pierres, l'historien de l'art et philosophe Bertrand Prévost soutient que les pierres sont des images en soi, non pas seulement pour nous qui les regardons et y reconnaissons des formes (ruines, arbres, grottes, montagnes, paysages marins...). Il se fixe pour tâche de penser le contrecoup que cet extraordinaire potentiel esthétique des pierres porte aux arts humains.