23 février 2002, sud de la Colombie : Ingrid Betancourt,
candidate à la présidence de la République, est enlevée en
pleine campagne électorale par un mouvement guérillero.
Depuis ce jour, détenue quelque part dans la jungle, elle
partage le sort de trois mille autres «kidnappés». Pions dans
un vaste et tragique jeu de pouvoir, ils subissent une captivité
qui peut les mener à la mort.
Rien ne destinait Juan Carlos Lecompte, l'époux d'Ingrid, à ce
combat quotidien pour faire libérer sa femme, «punie» pour
avoir voulu faire entendre une autre voix, une voix citoyenne,
une voix d'intégrité, là où l'on n'entend, le plus souvent, que
le bruit des armes.
C'est la chronique de ces années de lutte que nous livre Juan
Carlos Lecompte. Son récit vibrant et passionné dessine en
creux le portrait d'une femme d'exception et brosse le triste
tableau d'un pays comme prédestiné à la tragédie. Mais ce
cri lancé au nom d'Ingrid est aussi un cri d'espoir, pour elle
comme pour tous les otages. Pour que cesse l'hypocrisie.
Pour que reprennent les négociations. Pour que ce cinquième
anniversaire de son enlèvement soit aussi l'heure de sa
libération.