Aurélia de Gérard de Nerval accomplit le dessein de
l'oeuvre romantique. Renvoyant, dès ses premières pages,
aux «modèles poétiques» d'Apulée, de Dante et de
Swedenborg, elle tend vers une synthèse des époques, des
spiritualités et des genres littéraires les plus différents et
ressource le livre au foyer d'une subjectivité infinie, où la
vie donne sa substance à l'oeuvre et où l'oeuvre en retour
illumine la vie d'une vérité poétique. À la suite d'Aurélia
ou le Rêve et la vie, cette édition présente des fragments
manuscrits d'une version primitive, ainsi que le texte intitulé
la Généalogie fantastique, traces d'une manière folle que
l'oeuvre ultime, inachevée ou inachevable, conserve jusque
dans sa plus parfaite maîtrise.