« ... Parfois je me verrais bien être jeune. Ce serait quelque chose d'assez lent, qui commencerait par exemple à la maternité des Lilas avec un petit bracelet bleu glissé autour d'un minuscule poignet rose guimauve, c'est le début et je n'y comprends rien.
Parfois je me verrais bien être jeune, visite empressée aux grands-parents maternels, aux grands-parents paternels, dans un
joli couffin rouge imprimé de fleurs jaunes je passe de genoux en genoux, on m'offre une tétine, on m'offre un bavoir, j'ai ça dans la bouche, j'ai ça noué autour du cou, pour le moment tout va bien, ça me fait rire et je n'y comprends rien... »
Autoportrait en cendres parle d'amitié. En écho au Laptop fire de Olivier Vadrot, Philippe Adam se remémore le temps des feux de camps, tellement associés aux années 1970//1980, ce qui lui donne l'occasion de revenir sur sa propre jeunesse, de l'évoquer dans un rapport tendu entre la jouissance qu'il y a à raconter des souvenirs d'enfance et la complaisance que ces évocations suscitent, que l'auteur déclare détester et contre laquelle Autoportrait en cendres lutte ligne à ligne.
Un texte violent, provocateur, une déclaration de guerre au passé.