Je ne sais pas voyager sans écrire, et ces deux activités, à mes yeux, sont intimement liées. Ce n 'est pas que je voyage pour cela, mais on ne peut considérer le réel comme une réserve de sensations, un stock à exploiter plus tard, sinon on passe à côté de l'essentiel : l'inutilisable, la part manquante qui est une ressource insoupçonnable. C 'est à notre insu que nos impressions livrent leurs véritables résonnances.
L'Asie, Gilles A. Tiberghien l'a découverte, arpentée, imaginée durant ses voyages, ses émotions et ses lectures.
Mais ce qu'il cherche en assistant à Tejakula, en Indonésie, à la danse des masques, en suivant les ondulations serpentines de la Grande Muraille de Chine, ou en contemplant le temple du Manguier, en Inde, c'est une aventure intérieure.
Un paysage, nous dit l'auteur, est fait de ces brefs instants saisis dans leur fugacité, leur sincérité, et dans le mouvement qui préside à leurs apparitions.