La capacité de langage est souvent présentée comme l'aboutissement inévitable d'une évolution qui va de l'amibe à l'homme. En acquerrant les aptitudes nécessaires à la parole, notre espèce aurait simplement franchi une étape supplémentaire.
Pourtant, ce comportement auquel nous consacrons une part significative de notre temps éveillé est, par bien des aspects, différent de la communication animale. En reliant la structure de chaque composante du langage (phonologie, syntaxe, sémantique, pragmatique) à ses possibles fonctions, l'auteur révèle un paradoxe : pourquoi les êtres humains cherchent-ils inlassablement à fournir des informations à leurs congénères ? Le comportement langagier semble faire exception à la théorie darwinienne, qui prévoit que les organismes se préoccupent avant tout de leur propre survie.
Pour résoudre ce paradoxe, l'auteur remonte aux origines du langage. Il en vient à l'idée que l'émergence de notre manière de communiquer est liée au mode d'organisation particulier des groupes humains. Les premières formes de langage seraient apparues, chez les hominidés, comme un moyen pour les individus de se choisir afin de former des coalitions. Ainsi, loin de résulter d'une tendance évolutive générale, l'apparition du langage serait une conséquence de l'organisation sociale singulière de notre espèce.