Cette pièce, que j'ai eu l'occasion de mettre en lecture publique aussi bien en France qu'à Bamako, devant des auditoires très divers, a confirmé ses singulières qualités qui sautent aux yeux dès la première lecture.
A la fois "mélodrame subsaharien", pièce "de genre" aux allures de polar sahélien et compte-rendu d'une réalité précisément observée, Bamako dégage un charme rare et instaure un climat à la fois nostalgique et vénéneux, où gravite une constellation de personnages attachants: crapules, touristes naïfs, jeunes ambitieux, servantes au grand coeur, et vieux "toubabs" tannés à tous les soleils d'Afrique...
Alternant violence, humour et tendresse dans une théâtralité efficace, Eric Durnez dresse le portrait sans complaisance d'une capitale chaotique et charmeuse, à l'échelle d'une "Afrique mal partie", pourtant riche des potentiels de sa jeunesse.
Claude Yersin