Cette nouvelle édition enrichie, précédée par une préface de Bachir
Ben Barka, fils aîné du leader marocain, rappelle la situation intérieure
du Maroc avant 1956, puis décrit les événements qui ont suivi l'indépendance
jusqu'à la «disparition» de Mehdi Ben Barka, l'un des
grands hommes du Tiers-monde, enlevé le 29 octobre 1965 à Paris. Il
témoigne du combat mené par le meneur de l'opposition marocaine
pendant dix années et évoque la répression féroce exercée par le pouvoir
féodal contre cette opposition. Il souligne combien l'hostilité du
roi Hassan II à l'encontre de Ben Barka remonte aux premiers jours de
l'indépendance, le souverain n'étant alors que le prince Moulay-Hassan.
A travers L'affaire Ben Barka, le livre montre l'action déterminante
dans ce crime d'agents marocains aux ordres du roi. Il dévoile le rôle
joué par des policiers et hommes des services secrets, voire de hautes
personnalités françaises, soit consciemment, soit par négligence. «Ce
qui s'est passé du côté français n'a rien eu que de vulgaire et subalterne»
a déclaré le général De Gaulle. Est-ce bien exact ? Tout semble
démontrer aujourd'hui le contraire.
Cinquante années ont passé. La «disparition» de Ben Barka demeure
toujours un mystère et la famille Ben Barka ne peut faire son deuil. Par
qui a-t-il été tué ? Comment ? Où repose son corps ? La vérité est à
Rabat. Mais ce mort fait-il encore peur au pouvoir marocain ?