« Né en 1090 à Fontaines-les-Dijon dans une famille aristocratique, Bernard décide de quitter le monde à 22 ans, et se fait moine là où la règle bénédictine est appliquée à la lettre, c'est à dire dans le monastère de Citaux, fondé à la fin du XIème siècle. Trois ans après, il est chargé d'établir un nouveau monastère à Clairvaux sur la rive gauche de l'Aube. Mais ce moine qui a choisi la solitude et le silence fut bientôt un homme d'action, un prédicateur qui consacra sa vie à la réforme de l'Église. Celui qui se voulait humble fut impérieux et passionné pour convertir à la vie évangélique pape, évêques, clercs, moines, rois, chevaliers. Malgré une activité débordante il trouva le moyen d'écrire de nombreux traités qui firent de lui "le dernier Père de l'Eglise" pour reprendre le mot de Jean Mabillon (...)
On aurait pu redouter une évocation poétique de Bernard voire hagiographique. Il n'en est rien, car l'auteur a longuement lu l'oeuvre de saint Bernard et les écrits des contemporains. Il s'est imprégné de tout ce qui touche ce "maître de la vie intérieure" (...)
Tout en sympathisant profondément avec son héros, il ne tombe jamais dans les travers de bien des hagiographes, sait les limites humaines de Bernard, n'hésite pas à dire par exemple que, dans la controverse avec Abélard, l'abbé de Clairvaux n'est pas sorti grandi (...)
Enfin, faut-il le dire, Irénée Vallery-Radot écrit fort bien. Sans lourd apparat critique, sans se cacher, comme il le dit joliment, derrière son "arbre à fiches" qui risquerait de masquer la forêt, il nous donne un récit qui a su concilier l'exactitude et les poésie. Je souhaite au lecteur autant de plaisir que celui que j'ai eu en lisant ce beau livre. »
Pierre RICHÉ