Cette nouvelle biographie de Bertrand Du Guesclin s'attarde particulièrement sur la première partie de sa vie. L'auteur s'attache à faire revivre l'enfance et la jeunesse de cet homme de petite extraction et de mauvais caractère, qui ne rêve que plaies et bosses en attendant de mettre ses qualités de combattant et sa loyauté innée au service de sa suzeraine, Jeanne de Penthièvre. Bertrand accède ensuite à la chevalerie, dont il rêve, et gravit alors, pendant cette épouvantable guerre de succession de Bretagne, grâce à son courage et à son sens du combat, tous les échelons de la renommée, devenant capitaine général, puis grand d'Espagne, quasiment roi de Grenade, connétable de Castille et enfin connétable de France. Une ombre sans doute à ce tableau : Bertrand Du Guesclin n'a jamais été que le bras séculier de puissances qui le dépassent. Il n'est pas une tête politique. Lorsqu'il est au sommet de sa gloire, certains membres de la haute aristocratie bretonne ne manquent pas de marquer un certain dédain pour ce chevalier de basse extraction au service du roi de France, au nom de leurs libertés de grands feudataires, libertés qu'ils qualifient pudiquement - comme leurs descendants - de « libertés bretonnes », mais qui ne sont en réalité que leurs privilèges.