Komsomolsk-sur-Amour, Takhlamakan, Karakorum, Khyber,
Kandahar, Esfahan, Al-Makha, Lalibela, Karthoum,
Agadez, Tamanrasset... Blaise Hofmann nous emmène... Il ne
raconte pas, ne décrit pas, mais nous fait littéralement vivre son
voyage. Jouant avec les pronoms personnels, les citations et les slogans,
il brouille les pistes, nous interpelle, mélange les rôles et nous
laisse, au travers de cette ambiguïté, nous approprier son texte.
Les grandes descriptions, les énumérations chronologiques des
récits de voyage traditionnels cèdent ici la place à une série d'instantanés,
fixés par une plume impulsive, au rythme des cahots de
la route. Un périple de seize mois à travers l'Asie, la péninsule
arabe et l'Afrique, certes, pourtant Blaise Hofmann ne cherche pas
l'exotisme, le sensationnel, l'aventure. Bien au contraire. Point de
souvenirs enjolivés, mais des tableaux pleins d'ironie et d'humour,
parfois critiques voire désabusés, qui dépeignent les rencontres,
les situations vécues au fil du voyage. Sensibilité et tendresse sont
cependant toujours au rendez-vous, quoique de façon pudique.
Si l'esprit de Bouvier et celui de Cendrars planent sur ces pages,
Billet aller simple possède toutefois son propre style et renouvelle
avec bonheur le genre du récit de voyage.