Rainer, dont Paul Éluard venait de publier les poèmes de clandestinité, retrouvait à l'orée de ses 21 ans son véritable nom, Madeleine Riffaud, et c'est en cet hiver glacial de 45 qu'elle rédigea à partir d'une voix l'histoire d'une combattante de l'armée de l'ombre.
L'auteur définissait Bleuette en ces quelques mots: «Je voudrais que cette histoire ne soit pas celle d'une camarade, mais rejoigne celle de toutes qui luttèrent obscurément contre le fascisme dans tous les pays, aux côtés des partisans.
Petites soeurs inconnues, plus courageuses d'avoir vaincu la peur, égales des meilleurs...»
Que ces pages données à lire, au moment où le peuple de Paris fête le soixantième anniversaire de sa Libération, soient la part de ces héros inconnus qui permirent à Paris de se libérer.
Michel Reynaud