Une «voix qui crie dans le désert : Rendez
droites les voies du Seigneur» (Mt 3,3), tel fut Léon
Bloy, qui ne cessa, entre la défaite de 1870 et la
Première Guerre mondiale, de clamer la gloire du
Christ pauvre et de harceler sans trêve la médiocrité
convenue de la société bourgeoise, ses élites
et sa culture. Catholique absolu, disciple de Barbey
d'Aurevilly, frère spirituel d'Hello et de Huysmans,
dévot de la Notre-Dame en larmes apparue à La
Salette, hanté par la Fin des temps et l'avènement
de l'Esprit saint, Léon Bloy, écrivain et pamphlétaire,
théologien de l'histoire, fut un paria des
Lettres, un «mystique de la douleur» et le plus
furieux invocateur de la justice au coeur d'une
époque dont il dénonça la misère sociale, l'hypocrisie
bien-pensante et l'antisémitisme. Bloy ou le
feu roulant de la charité, une voix plus que présente
- nécessaire.