¤ On relève dans l'histoire de
l'Occident trois révolutions majeures :
les armes, la géographie et la montre.
Bossuet ignora ces trois révolutions :
il passa sa vie sans produire une
feuille de papier couverte de signes
mathématiques : il ne perçut pas la
nouvelle forme d'intelligibilité appliquée
révélée par Copernic ; pénétré par
la religion catholique, il dédaigna
de donner une analyse des conflits
stratégiques. L'exercice de ses devoirs
religieux catholiques lui permettait
de ne pas penser à la guerre. Enfin il
ne saisit pas du tout la naissance de la
géographie et ne sut pas saluer comme
il convenait un monde nouveau. Avait-il eu une montre dès sa jeunesse ? je ne
sais ! Ce que je sais est qu'il ne savait rien
hormis le grec et le latin - c'est donc
un homme très borné Qui devint le
premier évêque de France.
S'appuyant sur son statut de prêtre,
il négligea le monde. Aussi bien, au lieu
de regarder la terre comme la demeure
des hommes, il considérait que la plus
proche église catholique était son « chez
soi » et trouva sa liberté en dehors de sa
conscience. C'est ici que se développe
l'embarras d'un philosophe protestant
soucieux de ne pas méconnaître « l'autre
côté ». Du point de vue principal - les
trois révolutions écartées que reste-il à
examiner ? La méthode ? Sans doute!
Mais elle est toute tracée : lire et relire
l'Écriture sainte, la conviction intérieure
permettant seule d'assurer qu'on ne
s'est point trompé - par exemple en
comptant les grains du rosaire. Voilà
pour la méthode - c'est mince. Dans la
perspective du contenu, il y a bien des
dogmes - l'Eucharistie - mais ceux-ci sont mystérieux, et n'ont comme
orientation que de ne pas bouger
et les curés s'entendent à assister le
peuple ignorant. Méthodiquement et
dogmatiquement on attend seulement
du peuple qu'il se taise et donne ses sous.
Luther cite la Bible : « Le temps de se
taire est passé ». Est venu le temps de
chanter la valeur de la foi et du travail.
Quel hérétique que ce Luther!