«Quand il m'a quittée pour une autre vous étiez toutes
là pour me dire combien il ne me méritait pas, quand
j'ai échoué à mes examens vous étiez toutes là pour me
dire qu'un concours c'est aléatoire, quand j'ai négligé de
m'inscrire sur les listes électorales vous étiez toutes là pour
me dire qu'il n'y avait plus de différence entre la droite
et la gauche, quand j'ai eu ma période chanson française
vous étiez toutes là pour pleurer avec moi au karaoké sur
des tubes de France Gall, quand j'ai porté des jupes sur
des pantalons vous étiez toutes là pour me dire que ça affinait
ma silhouette. Vous n'avez jamais voulu me faire de la
peine, vous m'avez protégée parce que c'est ça le boulot
des copines. Maintenant je veux qu'on me pète la gueule.»
Boys, boys, boys est le récit d'une fille qui prend les armes et
choisit son camp. Avec un projet, presque un projet secret :
échapper au mutisme fatal de ses contemporaines, s'inviter
chez les garçons, s'emparer de leur parole virile - être féministe
autrement.