La jeune fille : Vous faites quoi comme métier ?
Albert Jardin : Je dessine des timbres.
La jeune fille : Ce n'est pas un métier d'aventurier...
Albert Jardin : Ah ? Tiens... Je ne m'étais jamais fait la réflexion... C'est vrai que, quand j'étais petit, je rêvais plutôt de piloter un avion ou un sous-marin... Ou alors, d'être docteur en Afrique.
La jeune fille : En Afrique ?
Albert Jardin : Oui, mais j'aurais eu trop chaud là-bas. Et puis les rêves, c'est comme les voeux, il faut les faire réalisables...
La jeune fille : J'ai déjà entendu ça quelque part...
Albert Jardin : Les timbres, c'est bien, c'est minutieux, c'est très calme. Je dessine des fleurs ou des oiseaux ou des têtes de rois, de ministres, d'aventuriers. Mes dessins voyagent dans le monde entier... Vous avez un père aventurier ?
Albert Jardin, solitaire et lunaire, raconte sa vie aux feuilles et se perd dans ses pensées en les ramassant...
Tom Patinaud, son ami d'enfance, rôde dans le quartier, traînant derrière lui sa mauvaise réputation d'autrefois...
La jeune fille, elle, s'est sauvée de Yaoundé pour partir à la recherche de son père dont elle ne sait pratiquement rien...
Trois destins qui vont se croiser sur ce bout de pelouse mal tondue où Albert tente désespérément de rassembler les feuilles d'automne et les fragments de vie emportés par le vent.
Un texte sensible, chaleureux, délicat, qui aborde, sans avoir l'air d'y toucher, des questions fondamentales sur le monde d'aujourd'hui.