Bureau des spéculations est la radiographie d'une histoire
d'amour. Une femme adresse à son mari des lettres au dos
desquelles elle indique, en guise d'expéditeur : «Bureau des
spéculations». Ils se sont aimés, ont fondé une famille, mais
les fissures apparaissent. Elle a oublié ses rêves, est écrasée
par les aléas de son quotidien - un logement insalubre, un bébé
qui souffre de coliques, l'infidélité.
Alors elle s'en remet à la sagesse des grands penseurs. Pour
apaiser son mal-être et éviter d'être engloutie par ses angoisses.
Pour se sauver elle-même et, peut-être, sauver son couple du
naufrage annoncé.
Chef-d'oeuvre de concision, ce roman se dévore d'une seule
traite. Dans une langue d'où sourdent la rage, l'ironie et le désir,
Jenny Offill dissémine des souvenirs parcellaires, des maximes
littéraires, des bribes de chansons et de conversations. Au
lecteur de suivre le flux de conscience : la forme éclatée fait
écho à l'état émotionnel de l'héroïne. Un véritable tour de force.