Sous la direction d'André Guyaux.
Depuis plus d'un siècle que l'on parle de Rimbaud, les poètes ont une voix à part. Pour Verlaine, puis pour Mallarmé ou Claudel, pour Valéry, pour les surréalistes et pour Cocteau, plus près de nous pour René Char et Yves Bonnefoy, Rimbaud est une origine, un recommencement. Il ne fascine pas moins ceux qui l'affrontent comme Max Jacob ou Benedetto Croce. Il est devenu, disait Cocteau, dans cette vaste postérité du XXe siècle poétique, « plus encombrant que Victor Hugo ».
Ce cahier rassemble les grands textes sur Rimbaud de poètes et d'écrivains du XXe siècle et donnent à chaque tête de chapitre le nom d'un de ces grands intercesseurs du rimbaldisme. À commencer par Verlaine. Ainsi l'on découvrira ou retrouvera le Rimbaud de Segalen, celui - éclaté en fragments- de Valéry ou de Gracq, le Rimbaud des surréalistes, etc.
Le cas échéant, une étude de l'influence de Rimbaud sur tel auteur accompagne les textes.
Parmi ces monuments du rimbaldisme, une place est faite à la première réception du poète, dans les vingt dernières années du XIXe siècle rassemblant des textes inconnus ou peu connus de Champsaur, Laforgue, Maupassant, Rodenbach, Anatole France ; d'autres plus familiers mais importants de Mallarmé, Gourmont, Kahn ; un autre ensemble, inédit en français, réunit des textes de Borgese et Croce, donnant l'idée d'un rimbaldisme italien contrasté. Ce « tombeau » pour un Rimbaud des poètes contemporains se referme sur les fragments de Jean-Marie Le Sidaner et Richard Rognet.
À la fin du volume, réunissant les deux sujets qui s'y sont constamment croisée - Rimbaud et sa postérité multiple-, une chronologie de Rimbaud et du rimbaldisme (jusqu'en 1993), faisant place aux manifestations diverses (livres, articles, thèses, colloques, films, disques, récitals, etc ...) d'un des grands « mythes » modernes, où se mêlent connaissance objective et obscure fascination.
Enfin, l'iconographie montre, à côté du Rimbaud des poètes, celui des peintres.
Numérisation réalisée avec le soutien du CNL.