La tradition reformée n'a pas mesuré à sa juste valeur la plénitude de l'enseignement de Calvin. Aveuglée par la triste litanie calviniste du "né dans le péché, enclin au mal". elle a négligé la splendeur de la divinisation de l'Homme, de la participation à la vie et à l'oeuvre du Christ, de l'union mystique, toutes orientations très présentes dans nombre d'écrits du Réformateur.
Calvin est un héritier de la grande tradition de la mystique chrétienne, mais il lui donne un élan incontestablement réforme. Même plus, comme le montre cet essai. Calvin lance la Réforme parce qu'il est mystique, et le recentrage de la foi sur la personne du Christ n'est dans ce contexte pas anodin. A lire ce livre, on mesure que le pessimisme calvinien concernant la nature humaine est fondamental pour entrer dans une aventure dont l'issue n'est rien moins que la divinisation de l'être humain.