« La rivière coulait au fond de la vallée, à moins d'une heure de route d'Al-Zahira. On y parvenait par une promenade s'étalant au coeur d'une forêt luxuriante, empruntant des chemins parsemés d'arbres, ainsi que d'innombrables variétés de fleurs aux mille senteurs. Le sentier dégringolait ensuite des coteaux vers la vallée, terminant sa course près de la rivière qui se ramifiait en petits ruisseaux ; des cours d'eau coulaient tranquillement entre les arbres, glissant sur des galets scintillants. L'eau fraîche et limpide réfléchissait les rayons du soleil, donnant l'impression qu'ils se brisaient contre des cailloux de perles et de diamant, illuminant ainsi les troncs des arbres. Une vue qui enchantait les yeux et chassait toutes les pensées sombres.
Arrivée au bord de la rivière, Faréa leur suggéra de se déshabiller et de descendre dans l'eau pour se baigner, et elles plaisantèrent, riant et bavardant ensemble. Elles restèrent ainsi jusqu'à l'heure du déjeuner, puis sortirent de l'onde pour prendre leur repas avec Faréa. Ensuite, elles partirent se promener le long de la rivière.
Le bruit d'un marteau frappant l'un des rochers à proximité attira son attention. Relevant la tête, elle découvrit trois hommes qui surgissaient de la montagne, comme pour les attaquer. Prise de panique, elle poussa un cri, tandis que les autres filles étaient terrifiées. Deux des assaillants se précipitèrent, l'un saisissant Faréa et l'autre Anisa.
Pendant ce temps, Samira glissait et tombait dans la rivière. Sa soeur poussa un cri d'effroi et se frappa le visage de désespoir. Entraînée rapidement par le courant, elle disparut de leur vue. Quant aux ravisseurs, satisfaits de leur prise, ils remarquèrent la beauté d'Anisa, comparable à celle de Faréa, et décidèrent de l'emmener avec eux pour l'offrir au prince. Peut-être espéraient-ils obtenir une récompense en échange de ce geste... De plus, elle pourrait ainsi tenir compagnie à la princesse. »