Les carnets de souvenirs qui constituent ce roman peuvent être lus selon deux approches. La plus immédiate est de les aborder comme un récit africain. Dans ce sens, ils peuvent constituer une initiation ou un complément d'information sur la vie en Afrique subsaharienne. Ce n'est pas uniquement ce qu'a voulu l'auteur en gommant sciemment le nom des pays, villes et villages, ethnies ainsi que l'historique des événements (cités néanmoins en fin d'ouvrage). L'autre façon d'entrer dans la narration est d'y voir, non une étude, mais un essai sur les comportements humains, pas seulement africains - les faiblesses et les grandeurs des hommes indépendamment des lieux et des époques.
Certes, les personnages dont l'auteur s'inspire sont des amis avec qui il a vécu et travaillé en Afrique, puis chez qui il a fait de nombreux séjours. Il a tissé avec leurs familles des liens d'amitié et même d'affection, mais les sentiments, les ressentiments, les réflexions exprimés dans les carnets ne sont pas principalement liés à l'origine des personnages mais à leurs caractères, leurs qualités et leur fragilités - parfois leurs médiocrités. L'auteur aurait séjourné durablement en Asie qu'il se serait inspiré d'amis fréquentés sur ce continent...